Ca sera bleu, rouge ou rien.

Publié le par Margaux

Bonjour tout le monde ! :) 

 

Je n'écris plus guère en ce moment (période de partiels oblige) mais ça continue de bouillonner dans mon petit cerveau ! 

Et je dois dire que l'actualité brûlante du moment concernant certains sujets laisse à réfléchir ! Et, comme j'aime réfléchir, eh ben j'écris ;) 

Le texte du jour se présente donc sous la forme d'une "discussion philosophique" entre deux personnages inconnus. Saurez-vous retrouver à quel film ce petit passage fait référence ?  ;) 

 

(Trigger warning : ça cause un peu politique) 

Souvenez-vous que, dans tous les cas, ce texte n'engage que moi. Loin de moi l'idée de prêcher la bonne parole et/ou de vous convertir à telle ou telle opinion, je n'ai pas cette prétention, je me contente de dire plus ou moins explicitement ce que je pense de tout ça. Vos réflexions, débats, idées sont les bienvenus, tant que c'est dit calmement, sans insulter l'opinion différente du voisin ! Encore une fois, je viens en paix et je ne suis pas là pour critiquer vos avis, même si nous n'avons pas les mêmes ;) 

 

Sur ce, bonne lecture tout le monde, et bon mercredi ! :) 

« Bonjour mon ami(e). Ne me demande pas qui je suis, car ni toi ni moi ne nous connaissons et nous ne nous connaîtrons probablement jamais. Je ne sais rien de ta vie : je ne connais pas ton plat préféré, ni le montant de ton salaire mensuel, ni ta destination de vacances favorite. Je ne sais même pas si tu es fille, garçon, femme, homme ou autre. A vrai dire, tout cela n’a que peu d’importance. Je ne connais absolument pas ton prénom et n’ai pas envie de le connaître car, à vrai dire, je m’en fiche comme d’une guigne.

 

-Alors pourquoi suis-je ici ?

 

-Tu es ici, parce que le monde est en train de changer. En bien ou en mal, je n’en sais absolument rien et personne sur cette Terre ne peut encore le dire. Une chose est sûre, ce qu’il se passe actuellement sera déterminant pour les années à venir, voire pour l’humanité toute entière.

 

-Vous êtes bien gentille, vous : et pourquoi c’est à moi que vous allez déblatérer ces conneries ? Vous ne pouvez pas aller en parler aux grands de ce monde au lieu d’aller importuner les petites gens comme moi ? Que puis-je faire pour contribuer à ce grand changement ? Pas grand-chose, je n’ai aucun pouvoir !

 

-Détrompe-toi, l’ami(e). Tu possèdes le plus grand pouvoir de ce monde : celui de choisir à qui tu veux donner la parole. Avec un seul morceau de papier, tu peux faire parler un homme, en faire taire un autre, confier les rênes de ton pays à une femme ou laisser le champ libre à un dictateur. Les grands de ce monde ne sont rien sans ton choix, l’ami(e). Et ils ont tendance à l’oublier une fois que le goût du pouvoir a effleuré leurs lèvres : ils nous manipulent à coups de belles paroles et de promesses en l’air. Ils dissimulent des statistiques à tour de bras pour se donner une légitimité qu’ils n’ont pas. Ils prétendent parler en notre nom à tous alors qu’ils ne parlent qu’au nom d’une poignée de gens comme nous qui ont encore assez d’illusions pour exercer leur pouvoir. Et surtout, ils font tout pour garder leur place, parfois au détriment de l’intérêt général et du bon sens, parce qu’ils savent combien elle est chaude et douillette.

Ils vous savent désillusionnés, ils savent que beaucoup d’entre vous ont vu le pot aux roses et ne croient plus à leurs beaux discours. Alors ils divisent pour mieux régner. Les uns vous poussent à voir la vie en rose, les autres voient rouge. Au contraire, certains détiennent le ruban bleu foncé, ce qui fait couler de l’encre multicolore un peu partout.

 

-Certes, les grands de ce monde sont corrompus. Mais qu’y puis-je, moi, avec mon petit papier blanc et ma petite voix perdue dans cet océan de promesses ? Virer un corrompu pour en élire un autre, à quoi bon ?

 

-Parce qu’à force de laisser les grands décider pour nous, nous allons perdre notre pouvoir qui est certes puissant, mais qui s’amenuise au fur et à mesure que vous cessez de vous en servir. Car, si les grands ne peuvent accéder au pouvoir autrement que par notre main, ils peuvent aussi nous la couper une fois bien assis sur leur beau siège de satin. Et si nous n’avons plus de pouvoir, nous ne pourrons plus jamais choisir de changer ou non le cours des choses. »

 

L’ombre disparut derrière un petit bureau, sortit un coffret de l’un des tiroirs, et l’ouvrit délicatement. Une série de piluliers étaient soigneusement rangés à l’intérieur. Au milieu trônait une petite boîte contenant deux pilules : une rouge et une bleue.

 

« A présent, mon ami(e), il te reste trois options. Soit tu ne prends aucune de ces deux pilules. Tu ne prends pas le risque d’influencer le monde par ta parole, ni de fâcher, ni de décevoir ton entourage si par malheur tu ne faisais pas le même choix qu’eux. Même si le monde change, tu continueras probablement à vivre, à vieillir, à aller au travail et à voir tes amis.

Tu peux faire le choix de prendre la pilule bleue. Les opinions divergent à son sujet. Certains disent qu’elle assurera ta sécurité, mais les autres disent qu’elle oppressera et rognera la liberté de chacun. Si tu es une femme, cette pilule risque de mal passer et tu ne pourras peut-être plus la prendre à l’avenir.

Sinon, tu peux aussi tenter le tout pour le tout et prendre la pilule rouge. Elle est souvent reniée, pas grand-monde ne veut la consommer, car certains disent qu’elle est nocive. On rappelle souvent le cas de la Russie qui aurait fait une overdose de pilules rouges il y a quelques dizaines d’années. Mais, peut-être à dose modérée et avec une posologie adaptée peut-elle changer notre histoire… Personne n’a encore jamais vraiment essayé, à vrai dire.

Je dois te laisser faire ton choix à présent, l’ami(e). Libre à toi de prendre congé et de t’isoler pour y réfléchir. Moi, j’ai un gros stock de pilules vertes à aller distribuer du côté des bureaux où l’on négocie actuellement. On a besoin de se mettre au vert, paraît-il. 

Ca sera bleu, rouge ou rien.

Publié dans Bric à brac

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article